Les process liés à la transformation de l’aluminium (e.g. l’activité de fonte ou le procédé d'électrolyse pour ce matériau) nécessitent beaucoup d'énergie: une centrale électrique basée sur l’usage de turbomachines peut constituer une solution pour permettre une auto-suffisance avec de très hauts niveaux de flexibilité opérationnelle (et avec un très haut rendement).
Mais il faut alors prendre soin de prévoir des moyens d'insonorisation industrielle appropriés, d’une part pour permettre des conditions de travail acceptables pour les personnels assurant la conduite et la maintenance des différents équipements de production vis-à-vis du bruit et d’autre part pour la prévention de toute gêne sonore alentour (pour le voisinage).
En effet les turbomachines (qu’il s’agisse de turbines à gaz ou de turbines à vapeur) ont des émissions sonores très importantes (le niveau de puissance acoustique de nombreux sous-ensembles dépasse 130 dBA avec un spectre sonore riche en basses fréquences comme en fréquences médium-aigues) qui doivent faire l’objet d’un traitement spécifique, étant cumulées dans le cas d’installations à cycle combiné (les alternateurs ne sont pas en reste).
L’admission d’air des turbines à combustion constitue une source de bruit majeure, pour laquelle des dispositifs d’insonorisation gigantesques doivent être envisagés (l’aire de leur section d’entrée, qui est impactée par les considérations en relation avec la filtration de l’air, aspiré avec des débits colossaux, peut dépasser les 100 m2).
L’échappement des turbines à gaz est également une source sonore très puissante qui doit être traitée pour limiter la propagation de bruit:
- dans le cas d’une installation en cycle simple: en sortie de la cheminée (unique), installée en aval de la turbine
- dans le cas d’une installation en cycle combiné: non seulement en sortie de la cheminée, installée en aval de la turbine, au moyen d’un registre à trois voies (le terme en anglais « diverter » n’a pas d’équivalent en français, le terme « de dérivation » est souvent délaissé au profit de l’anglicisme « de by-pass » pour désigner cette cheminée), mais aussi en sortie de la cheminée située en aval d’une chaudière ou Générateur de Vapeur à Récupération de Chaleur (GVRC)
ITS peut être sollicitée en relation avec l’étude (qui fait alors intervenir des calculs complexes dans les domaines de la mécanique des fluide et de l’acoustique, souvent par des méthodes d’éléments finis), la construction - et au besoin, l’installation - de tels équipements de haute technicité, qui ne sont toutefois pas toujours fournis par le Fabricant de Pièces d’Origine s’il s’agit d’un fabricant de turbines, étant alors du ressort d’un contractant Ingénierie, Approvisionnement et Construction (acronyme anglais EPC), quand il n’est pas acheté par le Client final lui-même.
ITS a participé à l’insonorisation de turbomachines pour une centrale de production d'énergie à cycle combiné implantée dans une unité de transformation du minerai d’aluminium du Moyen Orient (dans le golfe persique).
Vis-à-vis de ces turbomachines i.e. 3 turbines à combustion à cycle combinée (donc avec turbines à vapeurs et alternateurs associés, avec une puissance totale de l’ordre de 2000 MW), il s’est agi de réaliser l’isolation acoustique (insonorisation) des organes des turbomachines et équipements auxiliaires (ils sont nombreux pour de telles installations) de nature à rayonner du bruit (de carcasse) et qui de ce fait, devaient être installés à l’intérieur de bâtiments limitant la transmission des sons vers l’extérieur.
Comme toujours en pareille circonstance, il a été nécessaire d’équiper ces derniers de systèmes de ventilation spécifiques permettant de maitriser l’élévation de température liée aux échanges thermiques (convection et rayonnement), au moyen de ventilateurs (il est à noter que ceux-ci sont parfois installés en atmosphère explosive, ce qui requière alors des matériels particuliers) qui sont eux-mêmes bruyants, ce qui complique les actions d’insonorisation des sources de bruit encoffrées ; à moins qu’un écran acoustique ne soit suffisant s’il ne s’agit que de protéger des zones particulières des installations, en champ acoustique proche, exclusivement dans une perspective de limitation de l’exposition de travailleurs au bruit, ce qui est rarement le cas.
Et il a fallu bien sûr limiter l’amplification des niveaux sonores du côté des sources de bruit en utilisant des panneaux absorbants (de nature à limiter la réverbération due aux réflexions d’ondes sonores sur les parois – murs et toitures - lorsqu’il s’est agi d’espaces clos comme des bâtiments ou des capotages).
La conception et la construction des équipements d’insonorisation (panneaux d’isolation acoustique métalliques démontables posés sur charpente métallique constituant des bâtiments et des murs anti-bruit, systèmes de ventilation avec dispositifs de réduction du bruit) a constitué, en relation avec ces turbomachines, la limite de la fourniture considérée dans le cadre de ce projet.